Histoire de la presse illustrée

  • Histoire de la Presse illustrée : 

    Le Journal illustré est un journal hebdomadaire français créé en février 1864. Il est conçu sur le modèle du Penny Illustrated Paper sorti en 1861 en Angleterre. Il est illustré de grandes gravures sur bois et traite de sujets magazine en huit pages au format 27 x 37,5 cm.
    Quelques années plus tard, il est intégré au groupe de presse du Petit Journal.
    Conçu pour concurrencer L'Illustration qui est vendu 75 centimes, le Journal illustré est vendu 10 centimes. Il disparut en 1899 quand le supplément illustré du Petit journal, illustré en couleur, appartenant au même groupe et vendu depuis 1890, le supplanta.
    En septembre 1886, y est publié ce qui peut être considéré comme le premier reportage photographique de l'histoire, l'interview du scientifique centenaire Eugène Chevreul (1786-1889), illustré d'une série de photographies de Nadar (Photographe français 1820-1910), reproduites en gravure sur bois.

  .  Le Petit journal et son supplément illustré :

    Le " Petit Journal ", un quotidien parisien, fondé par Moïse Polydore Millaud, paru de 1863 à 1944 est l'un des plus anciens journaux de France. Sa création doit être considérée comme l' un des événements qui marquèrent profondément la vie de Paris à l'époque. A la veille de la guerre de la Première Guerre Mondiale, c'est l'un des quatre plus grands quotidiens français d’avant-guerre.
    Dans l'Histoire de la presse, cet évènement est bien plus qu'un simple épisode ; c'est la date mémorable d' une véritable révolution, non pas seulement dans le journalisme, mais dans plusieurs domaines.

    Les générations actuelles ne peuvent imaginer ce qu'était la presse avant l'apparition du journal à cinq centimes, du journal populaire mis à la portée de toutes les bourses. La presse ne jouissait d' aucune liberté. Des législateurs ombrageux lui avaient fait un code étrange et l'avait reléguée hors du droit commun. On exigeait des journaux de lourds cautionnements ; une censure les surveillait de près ; à la moindre critique, à la plus petite allusion politique, les amendes tombaient sur eux; à la récidive, c'était l'interdiction.

     
    La Censure (Période 1914 – 1918)

    Le service de la censure fut ouvert dès le 30 juillet 1914, 3 jours avant la mobilisation générale, il reçut ses directives le 3 août par une note du ministre de la guerre, indiquant qu'il était désormais interdit de transmettre des nouvelles de la guerre sans que celles-ci n'ai pas été communiquée ou visée par le « bureau de presse » du ministère.

    A ces débuts le but de la censure fut de surveiller les informations militaires et diplomatiques. Le gouvernement voulait éviter que les journaux, par désir de lancer des informations à but sensationnelle dévoilent à l'ennemi des informations importantes.

    « Interdiction de publier des renseignements de nature à nuire à nos relations avec les pays alliés, les neutres, ou relatifs aux négociations politiques.
    Interdiction en outre d’attaquer les officiers, de parler des formations nouvelles, de reproduire des articles parus dans les journaux étrangers.
    Avis de décès : ne doivent pas indiquer le lieu où le défunt est tombé.
    Interdiction de publier des articles concernant expériences ou mise en service d’engins nouveaux, des cartes postales ou illustrations reproduisant des canons ou des engins de guerre nouveaux ou du matériel ancien modèle, dans un paysage pouvant faire découvrir le lieu de l’emploi.
    Interdiction de publier des interviews de généraux.
    Surveiller tout ce qui pourrait sembler une propagande pour la paix.
    Interdiction de publier cartes postales renfermant scènes ou légendes de nature à avoir une fâcheuse influencesur l’esprit de l’armée ou de la population ; cartes postales représentant matériel nouveau, armes,engins de toute nature.
    Suppression des manchettes en tête des communiqués officiels. »
    (Décret du gouvernement français, 5 août 1914)

    On commence alors à censurer les journaux pour éviter que les articles « spectaculaires » ne communiquent pas d'informations importantes sur les positions françaises ou les manoeuvres à venir à l'ennemi. Mais ce n'était pas, au début, un des procédés visant au «bourrage de crâne» ou à la manipulation des esprits.

    «La vérité est l'ennemi et elle doit être cachée aux yeux de tous. » fut ensuite la phrase qui guida le gouvernement : la censure deviendra un moyen d'orienter l'opinion publique, de forger l'opinion des Français et de dissimuler toutes critiques.
    La presse fut la première censurée pour lutter contre le défaitisme

    Le gouvernement exigea un silence complet sur les hécatombes qui se déroulaient aux frontières. Cette indication engendra le phénomène d'auto-censure : Un procédé qui consistait à obéir sous la pression des autorités.

    Les directeurs «censuraient» ainsi eux même leurs journaux avant que les articles soient visés par le bureau de presse.


    C'est assez dire que la masse du peuple, les ouvriers, les employés, les petits bourgeois, étaient condamnés à pas lire les journaux. Les gens aisés eux-mêmes hésitaient avant de s'abonner à un journal. Les uns allaient lire gazette au cabinet de lecture; d' autre s'entendaient entre voisins pour prendre un abonnement à l'une des grandes feuilles de Paris.

    Moïse Millaud (fondateur du Petit Journal) n'avait, en créant, d'autre intention que de donner au peuple, tous les jours, un écho de la vie nationale : informations, faits divers, chroniques inspirées par les événements d'actualité, causeries sur le théâtre, variétés, romans, mais pas de politique !

     "La politique, c'était alors la mort certaine. Et il fallait vivre. Le Petit Journal vécut ."
    Jean LECOCQ. ( Almanach 1940 )